Quel est le lien entre Ozan Ata Canani – maître du luth turc nommé bağlama – et l’écrivain Max Frisch? Alors voilà, c’est en 1978 que Canani réussit à toucher et refléter l'état d'esprit d'une multitude de saisonniers*ères étrangères en Allemagne avec sa chanson profonde et magique «Deutsche Freunde», dans laquelle il cite Frisch: «Nous avions demandé de la main-d'oeuvre, nous avons eu des humains». Soixante ans plus tard, les textes poétiques et politiques d'Ata Canani sont plus que jamais d'actualité. Et finalement, ils atteignent aussi les majorités du public en Allemagne. Avec le quatuor de jazz-kraut munichois Karaba, il a réenregistré dernièrement ce que personne ne voulait publier à l’époque. Après une compilation grandiose sur le label Trikont nommée «Songs of Gastarbeiter», Ata Cananis enregistre une belle collection de chansons «Warte mein Land, warte», qui documente une période de 40 ans – une magnifique proposition de rock andalou qui est en même temps un résumé historique de la situation des mains-d’œuvre.
Texte: Damian Hohl
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